Cheikh El Hafnaoui (1850-1942) L’hommage d’Eddis

Cheikh El Hafnaoui (1850-1942 )
L’hommage d’Eddis

Cheikh Aboulkacem Mohamed El Hafnaoui est né à Eddis près de Bou Saâda en 1850. il apprit le Coran sous la direction du savant poète Mohamed Benabderrahmane Eddissi et de son père Benarous, un érudit qui lui ouvrit les portes du savoir dans sa diversité.

Pas un domaine qu’il n’ait abordé avec une maîtrise que lui enviaient ses aînés. Le jeune Aboulkacem s’abreuva à la zaouïa de Tolga auprès de son fondateur cheikh El Hafnaoui où il apprit la théologie, la littérature et les sciences. Notre cheikh y restera 4 ans avant de joindre la zaouïa d’Akbou, dirigée par maître Bendaoud. Son désir de connaissance et sa soif de savoir l’amèneront à y demeurer trois années entières, au cours desquelles il approfondit ses connaissances en matière de religion et d’astrologie. De retour à Bou saâda, il se fixera à la prestigieuse zaouïa d’El Hamel durant 2 ans où il a pu compléter son répertoire avant de rentrer chez lui à Eddis où il s’adonna à la lecture et à la recherche aux côtés de son père et du cheikh Mohamed Essedik Eddissi. C’est en 1883 que Hafnaoui est descendu hôte de la capitale avec, dans ses bagages, beaucoup de livres et un astrolabe, signe que le cheikh s’intéressait également à l’astronomie. A Alger, Hafnaoui fit la connaissance d’augustes personnages valeureux et cultivés comme Ali Benelhaffaf, le mufti malekite et enseignant à Djamaâ El Kebir et son premier imam cheikh Mohamed Kezadri ainsi que le professeur Hsen Brihmat. Après son retour au village natal, le cheikh a été à maintes reprises sollicité par le gouvernement général. Il finit par retourner à Alger en 1884 où, poursuivant ses études, il fut journaliste et se mit à apprendre le français qu’il maîtrisa par la suite, à la grande satisfaction de son professeur Arnaud à qui il dédia un poème dans lequel il ne fut pas avare en éloges. Car reconnaissant, Hafnaoui ne se privera pas de qualificatifs pour remercier ce compagnon qu’il côtoya durant 12 ans, notamment au sein du journal El Moubachir. Le cheikh a été le premier musulman algérois à posséder un phonographe. El Hafnaoui a écrit plusieurs ouvrages consacrés à la science, à la santé, à l’apiculture, à la géographie, à la sociologie, à la grammaire… Le cheikh était père d’un garçon et de 4 filles. Il est décédé des suites d’une longue maladie, le 10 janvier 1942. Il repose près de ses parents dans sa ville natale.

Hamid Tahri
El-Watan, édition du 4 juillet 2006

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